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What do you Flair #27: Nelly, Paris

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Nelly porte Bois d'Ascèse de Naomi Goodsir

Nelly porte Bois d’Ascèse de Naomi Goodsir

Nelly Chatagnon, 44 ans, maquilleuse, consultante beauté et co-fondatrice de Make My Beauty.

Le parfum, c’est une passion. Les odeurs m’obsèdent, au point qu’elles peuvent me rendre agressive lorsqu’elles sont mauvaises : si la personne que je maquille pue, ça bouillonne à l’intérieur de moi… Quoi qu’il en soit, j’adore les parfums depuis toujours. Je me souviens que, quand j’étais en 6ème, la nana qui faisait l’appel à l’école sentait hyper bon. Un jour, je me suis décidée à lui demander ce qu’elle portait, et elle m’a envoyé chier d’un « Mademoiselle, mais pour qui vous prenez-vous? » bien sec. Plus tard, alors que je faisais un tour à la parfumerie, j’ai reconnu ce fameux parfum lorsque je l’ai senti : c’était Jardins de Bagatelle, de Guerlain. Ma grand-mère, qui était avec moi, m’en a payé un flacon et j’ai commencé à le porter. J’avais 11 ans. Après ça, j’ai eu Trésor de Lancôme, et puis Nahéma de Guerlain vers 18 ou 19 ans. Mes goûts s’affirmaient déjà : j’aime ce qui est capiteux.

Je n’en suis pas fière aujourd’hui mais, quand Angel de Thierry Mugler est sorti, je l’ai porté. C’était la classe malgré tout, parce qu’à l’époque, cette odeur sucrée était carrément nouvelle sur le marché. Par la suite, je me suis sophistiquée et j’ai changé pour le parfum Comme de Garçons. Puis Serge Lutens est arrivé dans ma vie. J’avais 25 ans et j’avais toujours été à la recherche de l’odeur que personne n’avait. Au début des années 90, c’était encore hyper confidentiel. On achetait ses créations à la boutique du Palais-Royal et nulle part ailleurs, et cette idée me séduisait complètement. Mon histoire avec les parfums Serge Lutens a duré plusieurs années et j’en ai porté un bon nombre : Rahat Loukoum – que j’ai adoré jusqu’au jour où ma meilleure amie me l’a piqué et que j’ai du changer pour La Myrrhe. Ensuite j’ai porté Fleurs d’Oranger, qui a fini par me foutre mal au cœur. Puis, dans le désordre, il y a eu Rose de Nuit, Santal Mysore, Muscs Koublaï Kahn, Cuir Mauresque et Tubéreuse Criminelle. Mais j’ai arrêté de porter du Serge Lutens parce que ça devenait trop vulgaire, dans le sens « populaire ». Ca peut paraître hyper snob, ce que je dis, mais quand la Maison s’est mise à faire des pubs, que j’ai commencé à croiser régulièrement des gens qui portaient ses parfums, j’ai arrêté, à mon grand regret.

Ensuite je suis passée aux parfums Le Labo suite à un voyage à New York vers 2005. Ils venaient de se lancer. J’adore Rose 31, c’est par lui que j’ai commencé. J’aime Vétiver 46 et aussi Santal 33, mais celui-là, quand je le porte les gens me disent que je sens la figue, que je sens comme Diptyque et Colette, et moi j’ai pas du tout envie de sentir la figue ! Je suis en train d’arrêter le Labo, je le regrette aussi mais mon Santal 33, je l’ai récemment senti sur une fille et ça m’a foutu les boules. Les parfums, c’est comme les musées : je voudrais que ce soit juste que pour moi. 

Du coup, être en quête perpétuelle de mon futur parfum est devenu un amusement : je cherche le graal et je suis hyper difficile. Si tu m’emmènes au Printemps, j’aime rien ! Je suis très snob mais je l’assume : les parfums grand public, je trouve ça chiant. A l’époque où je portais Rose de Nuit, les gens me disaient que c’était moi, ce côté Pompadour, Marie-Antoinette. Il faut dire que c’est complètement mon univers : les rubans, les paillettes, la couleur… Je pourrais vivre à Versailles sans problème ! Ce que j’aime finalement, ce sont les odeurs sophistiquées, avec des bases comme le musc, la rose, le vétiver ; des constructions un peu complexes ou alambiquées. En fait, j’aime quand c’est chargé : je n’aime pas les odeurs marines, les senteurs fraiches. Il faut que ça sente. Olfactivement parlant, je suis plus Saoudienne que Japonaise… D’ailleurs, j’adore le oud, même si ça m’énerve que toutes les Maisons sortent se soient mises à en faire.

Récemment, je suis tombée sur Bois d’Ascèse lors d’une présentation presse chez Nose. Je l’ai immédiatement adoré et adopté : je me baignerais dedans ! Naomi Goodsir, comme Serge Lutens d’ailleurs, c’est le genre de personnages que j’adore, un peu chéper, et avec un look et un univers très personnel. Aujourd’hui j’ai l’impression qu’il y a beaucoup moins de choses nouvelles et innovantes qu’il y a 20 ans, quand Angel sortait et que Serge Lutens se lançait. Alors bien sûr, tu peux toujours aller chez Francis Kurkdjian, ou alors chez Jovoy où on trouve facilement des choses conceptuelles. Mais le temps des précurseurs à la Lutens, il est révolu. Je continue de chercher, on ne sait jamais…

Nelly Chatagnon, 44, make-up artist, beauty consultant et co-founder of Make My Beauty.

Perfume is one of my passions. I’m obsessed with smells, up to the point that they can make me agressive when they are bad: if I’m doing someone’s make-up and they stink, I’m simmering inside… Anyway, I’ve loved perfumes for ever. I remember when I was in sixth grade, there was a lady working at my school who smelled really good. One day I summed up my courage and asked her what it was but she blew me off with a cold “Miss, who do you think you are?”. Later on, at a perfumery, I recognized her perfume as I smelled it: it was Guerlain’s Jardins de Bagatelle. My grandmother, who was with me, got me a bottle and I started wearing it. I was 11. After that, I wore Lancôme’s Trésor and then Guerlain’s Nahema, around the age of 18. My tastes were already shaping up: I like heady fragrances.

I’m not proud of it today but, when Thierry Mugler’s Angel came out, I wore it. It was classy anyway because, back then, this sugary smell was a brand new thing on the market. After that, I became more sophisticated and I started spraying on Comme des Garçons. And then Serge Lutens came into my life. I was 25 and I had always been looking for the smell no one else was wearing. At the beginning of the 90s, it was still highly confidential. You would buy your fragrance at his boutique in the gardens of the Palais-Royal and nowhere else, and I was crazy about that idea. My history with Serge Lutens’ fragrances lasted a few years and I wore a bunch of them: Rahat Loukoum – which I adored until my best friend stole it from me and I had to change for La Myrrhe. Then I wore Fleurs d’Oranger, which ended up making me sick. And then, there was Rose de Nuit, Santal Mysore, Muscs Koublaï Kahn, Cuir Mauresque and Tubéreuse Criminelle. But I stopped wearing Serge Lutens because it became too vulgar, in the sense “popular”. I may sound really snooty, but when the House did its first commercials, when I started running into people who wore its fragrances too, I had to stop and it made me sad. 

Then, after a trip to New York in 2005, I moved on to Le Labo perfumes. They’d just got started. I love Rose 31, which is the one I started with. I also like Vétiver 46 and Santal 33, but that one, when I wear it, people tell me I smell of fig, that I smell like Diptyque or the inside of the store Colette, and in no way do I want to smell like fig! I am going to stop wearing Le Labo, I regret it too but I recently smelled my Santal 33 on some girl and I was pissed off about it. Perfumes are like museums: I’d want them all to myself.

Being on the constant lookout for my next fragrance has become an entertainment: I’m looking for the Holy Grail and I am insanely picky. Take me to a department store, I won’t like anything! I am very snobbish and I know it: I find mainstream fragrances boring. When I wore Rose the Nuit, people told me it was made for me, with its Pompadour, Marie-Antoinette feel. I have to say it fitted right into my universe: ribbons, glitter, colour… I could live in Versailles without a problem! What I like is sophisticated, complex smells, with base notes such as musk, rose, vetiver. I enjoy full fragrances: marine smells ar fresh scents do very little for me. It has to smell strong. Olfactory speaking, I am more of a Saudi girl than a Japanese… I love oud, by the way, although I hate that every brand has started doing their own.

Recently, I discovered Bois d’Ascèse at a press presentation at Nose. I immediately loved it and adopted it: I could bathe in it! Naomi Goodsir, kind of like Serge Lutens, is the type of character I love, with their heads in the clouds, a very personal look and universe. Today, I feel that there are much less new, innovative things as there were 20 years ago, when Thierry Mugler launched Angel and Serge Lutens was getting started. Of course, you can still go to Francis Kurkdjian or hit Jovoy, where it is easy to find conceptual things. But the time of precursors à la Lutens is long gone. I’ll keep looking, you never know…

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